Son évolution au fil des conflits
L'église Saint-Martin a subi les assauts et les pillages pendant la Guerre de Cent ans (entre 1337 et 1453), les guerres de religion entre catholiques et protestants, la Révolution française de 1789, et la Seconde Guerre Mondiale avec le bombardement du 7 juin 1944. À chaque fois, elle fut réparée, reconstruite, et elle a même évolué.
L’église Saint-Martin de L’Aigle possède le brillant privilège d’avoir été citée à maintes reprises comme modèle par les maîtres et critiques d’art religieux.
Masse importante et pourtant légère, elle allie dans une heureuse composition les surfaces unies et sévères de sa partie romane à la dentelle de pierre de sa tour gothique somptueusement ornée. Le grison, le grès, la pierre tendre, l’ardoise des hautes toitures accordent en elle leurs couleurs. Œuvre vivante, plusieurs fois blessée, mais restaurée avec amour, elle est plus belle maintenant qu’elle ne le fut jamais.
Elle diffère des nombreuses églises qui sont en forme de croix latine (ex du croquis ci-contre). La forme de croix latine est fréquemment rencontrée dans l'architecture des églises et chapelles. Elle est sans transept !
L'édifice forme un ensemble curieux, et harmonieux, dû à cinq époques différentes. Elle est composée d’un clocher et une grande tour largement sculptée, d’une nef principale et de deux nefs latérales, ayant un retable à chaque nef en guise de chœur, sans transept à la traverse, d’un chevet aplati au lieu d’être fréquemment en demi-cercle.
L'église principale de L’Aigle est placée sous le patronage du grand évêque de Tours, mort en 397.
Partie romane
L’église fut fondée au XIème siècle. La partie Romane en grison (pierre rugueuse de notre pays d’ouche), restante est composée de son clocher avec son élégante flèche d’ardoise et ses quatre pilastres. Elle abrite le baptistère réalisé en 1936.
Rue Carnot, l'abside en grison et en silex, calée par deux solides contreforts, avec trois fenêtres (aveugles) timidement ogivales et, à l'autre extrémité, la façade ouest en pierre avec des éléments de défense (mâchicoulis) au-dessus de la grande porte, indiquent la transition XIème- XIIIème siècles. Une nef voûtée de bois les reliait. Dépourvue de corniche, l'abside est totalement masquée par le retable central.
La nef centrale s'étend entre l'abside et la tour romane du XIIème siècle, la nef connaissait une configuration beaucoup plus réduite. Elle est couverte d'une voûte en bois lambrissé, à 7 pans. Sa charpente à chevrons formant fermes est datée du XVème siècle environ. Cette voûte en bois, menaçant ruine, fut entièrement doublée par une voûte en briques creuses vers 1890.
Depuis 1337, un conflit douloureux affecte le royaume de France, guerre civile, guerre étrangère, grandes compagnies de pillards sèment la misère. Le conflit dure cent ans. L’Aigle souffrit de l’occupation anglaise. Celle-ci cessa vers la fin de 1432. Les troupes anglaises furent expulsées hors de France et la paix retrouvée.
Partie gothique
Après la Guerre de cent ans, la prospérité revient, l’église est trop petite pour recevoir tous les paroissiens. La rareté des logements se fait sentir et l’on ne trouve d’autre moyen de s’en procurer qu’en rasant les anciens remparts, désormais inutiles comme moyens de défense après la découverte de la poudre à canon. On les remplaça par des maisons et la ville put s’étendre de tous côtés.
En 1426 (date certifiée par Dendrochronologie) l’église s'augmente d'une chapelle du Rosaire occupant ce qui est de nos jours la 1ère travée de la nef nord. Cette date de 1426 est certifiée par la méthode dendrochronologie, Université de Caen, avec le concours de l’Architecte Mr Daniel Lefèvre. Cette utilisation de la dendrochronologie pour l’archéologie dès les années 1980, a aussi été une des premières applications en ce sens en France.
Ses chapiteaux et piliers sont bûchés après 1888.
On achève cette nef (côté Square P. Girard) par trois nouvelles travées en 1494 s'élève la puissante et majestueuse Tour St Martin.
La 1° travée correspond au rez-de-chaussée de la grande Tour, les 2 autres travées voûtées sur croisées d'ogives. Cette fois c'est le gothique qui flamboie. Cette chapelle du Rosaire construite en 1426 fut transformée et agrandie de 1494 à 1499 pour former le côté nord, en même temps que l'on contruisait la grosse tour (et sa cloche toujours existante, de 4000 livres) dont le rez-de chaussée forme la première travée de ce bas-coté. Les remplages (l'armature en pierre taillée d'une baie) des vitraux sont du style flombayant, certains ont dû être reconstitués en 1947. Les piles, polygonales sont harmonisées à la fin du XVIème siècle avec les piles circulaires du bas-côté sud.
Les travaux furent exécutés en quatre ans, au moyen des fonds provenant des quêtes et surtout des libéralités de Robert de Courdemanche. On employa encore une année aux ornements, de sorte que la tour et l’aile côté Nord furent terminées en cinq ans. Robert de Courdemanche seigneur de Rai et d’Aube, est un des principaux contributeurs par leurs deniers à cette œuvre. Jean, son fils, est le 1° maître de la Grosse Forge d’Aube en 1505. Ses descendants le seront à sa suite jusqu’en 1637. Ce métier étant des rares qui puisse être exercé par des familles nobles. Outre ce rôle économique tenu par cette famille, nous pouvons noter aussi la fonction sociale et la mission spirituelle qui furent celles de Courdemanche comme échevin de la confrérie de Saint Porcien. Les statuts de cette confrérie furent réformés en 1479. Ce nom de Courdemanche est associé au vitrail (J) maintenant en bas de la tour Saint-Martin. Robert de Courdemanche y est représenté avec sa femme et ses enfants au pied d’une « Vierge de pitié » dont il fut le donateur.
En 1494, les paroissiens fondent une "Confrérie de la Charité". Ces associations de laïcs sont très spécifiques en Normandie, couvrant l’Eure et la partie Est de l'Orne (Pays d'Ouche). Elles avaient pour but d'assurer des prières et une sépulture chrétienne aux membres défunts, ainsi que des secours aux familles que le deuil mettait en difficulté. Sortes de sociétés de secours mutuels dont le financement était assuré par les cotisations de chaque membre, suivant ses possibilités, presque toute la population en faisait partie.
La Tour Saint-Martin étant achevée en 1498, les « charitons » offrent la plus grosse de nos cloches qui depuis plus de 500 ans domine nos carillons. Cette tour fut en état de recevoir les cloches qui étaient au nombre de six (6), il n’en reste plus que trois. La plus grosse des 6 cloches fut fondue en 1498, elle pèse 4000 livres, et fut nommée Pourcainte, c’est-à-dire Porcienne du nom de Saint Porcien.
Apprécions aussi le travail des charpentiers qui assemblèrent habilement poutres, solives, entraits, arbalétriers, chevrons... pour constituer les fermes de cette charpente solide et svelte. Un chapitre sera consacré aux cloches et aux charpentes et à leurs spécificités.
Partie Renaissance
(de 1546 à 1563)
La partie Renaissance s’élève la nef méridionale (côté place St Martin) s'agrandit de 3 grandes arcades au sud sous la forme d'une nef latérale, avec ses voûtes, de conception gothique. Elles sont portées par des doubleaux et délimitent au centre un losange encadré de poutres horizontales supportant une dalle sculptée, le tout orné de clefs pendantes, d'inspiration renaissance. Les contreforts sont ornés de niches où viennent se loger des statues reposant sur chapiteaux à volutes inversées et surmontées par des dais délicatement ouvragés. Les colonnes de section cylindrique sont rejointes par de grandes arcades au profil recherché, décorées d'arabesques et de guirlandes de fruits.
La porte latérale est ouverte en 1641.
Les guerres de religion ont dû fortement affectée la région, et cela a peut-être ralenti les travaux de la nef Sud. Les remplages des baies sont différents des autres nefs (centrale et côté Nord) et arborent un style “Renaissance”. Les problèmes de poussée de la voûte étant résolus, on a multiplié les liernes et tiercerons, arcs décoratifs, et on a laissé pendre des clefs de voûte alors que précédemment celles-ci avaient pour objet d’être la pierre qui recevait la poussée des arcs d’ogive. Elle fermait et maintenait la voûte. L’œil a du mal à distinguer tous les détails. La vétusté par les années et les destructions augmentent la difficulté de la visibilité du détail. Avec les zooms des appareils photos, nous arrivons à vous les présenter. Les pendentifs et motifs varient d’une travée à l’autre. Cette nef côté Sud comporte aussi trois travées.
Cependant Saint-Martin ne devait pas conserver intacte sa jeune splendeur. L’Aigle fut pris et pillé par les troupes de Protestants, ayant à leur tête le Vicomte de Dreux, le 18 mars 1567. L’église fut gravement endommagée, les pendentifs de la voûte Sud furent en partie mutilés, le maitre-autel fut détruit. En outre, il faut probablement imputer à ce pillage les détériorations faites aux ornements de la face Sud (place St Martin) et la destruction des statues qui devaient en garnir les niches.
L'ossature des vitraux (A) (B) est différente de celle des vitraux (C) (D) : estimation d'une dizaine d'années de différence dans la réalisation.
Partie Comtemporaine -Classicisme
Au cours de la révolution l’église devient le « Temple de la déesse raison », lieu de réunion et entrepôt.
Et à l’extérieur, sous la base des fenêtres, une inscription : « le peuple français croit à l’Etre suprême et à l’immortalité de l’âme », cette phrase de Robespierre se lisait encore partiellement vers 1950.
Pourtant le XIXème siècle ne lui fut pas favorable. Dans l’état d’achèvement ou le XVIIème siècle avait laissé Saint-Martin il semblait qu’une seule tâche restait à assumer : celle de conserver avec respect l’œuvre léguée. Mais la piété des fidèles ne pût se contenter d’un si modeste soin.
Vers 1890, l’abbé GONTIER, pour la nef centrale et la nef Nord, fait disparaître la voûte romane, primitive en bois à tirants, poinçons et en bardeaux à 7 pans - "lambrissée" d'origine (en sapin de L'Aigle, toujours existant de nos jours, en forêt de Chandai) derrière une voûte en briques creuses de style ogival. Cela a modifié sensiblement les proportions intérieures et les volumes. La charpente lambrissée se trouve cachée, ainsi que l’espace de la nef qui était beaucoup plus élancé.
Les pavés, et dalles présentaient des inconvénients liés à la condensation, il a été mis en place un revêtement en ciment. Sur la nef Nord, des pavés n’ont pas tous été enlevés ! Nous pouvons relever le niveau de qualité du sol en ciment sur le temps ! Nous constatons que cela assombrit l’église par sa teinte foncée. Il est fort probable que des pierres Tombales des Marquis de L’Aigle ont disparues, ou recouvertes ? La réalisation est signée, à plusieurs endroits dans l’église.
Partie de 1922 à 1962
L’abbé Paul GIRARD (1875-1964), curé de 1922 à 1962, est l’artisan de cette rénovation. De nombreuses créations contemporaines lui sont dues.
En 1935, il entreprend des travaux de restauration du mobilier, des vitraux et des statues. L’abbé Paul Girard fait procéder en 1936 à la réfection des orgues, en divisant le buffet en deux parties pour dégager la fenêtre ouest, avec son joli vitrail à dominante musicale.
Le bombardement du 7 Juin 1944 cause de gros dégâts dont la disparition de six verrières anciennes et deux verrières du XXème siècle. => ci-après
Dès 1947, le mobilier de l’église Saint-Martin est remanié, dans son état actuel où des œuvres contemporaines fraternisent heureusement avec les anciennes. A l’extérieur, sur la façade donnant place St Martin, 9 statues de sculpteurs connus sont intégrées dans leurs niches Renaissance.
Tous les apports d’après-guerre constituent l’intégration de l’art contemporain dans ce Monument classé Historique en 1992.
Cette église a été citée à maintes reprises comme modèle par les maîtres et critiques d'arts religieux. L'abbé paul Girard avait la capacité de faire venir des auteurs de renommée Nationale, pour des conférences et des sculptures.
Le Bombardement du 7 juin 1944
Le 7 Juin 1944, le lendemain du débarquement en Normandie, les Alliés, pour couper la route des renforts allemands, bombardent L’Aigle. Sept cent bombes en sept minutes tombèrent sur la ville.
Photos des environs de l'église en 1944 et 1945.
Au milieu des ruines fumantes de la place Saint Martin, l’église dressait encore sa silhouette noble mais mutilée. Par les fenêtres très béantes et les portes défoncées, une lumière cruelle éclairait l’intérieur bouleversé, le sol jonché de débris. Des plombs tordus, des verres brisés, mêlés dans la poussière, formaient les seuls restes de ce que furent les belles verrières Est et Sud.
Trois ans après Saint Martin de L’Aigle avait retrouvé sa beauté. L’épreuve n’avait pas entamé le courage de son Pasteur - l’Abbé Girard - ni la générosité de ses fidèles. Les frères Bonhomme, le tailleur de pierre, - comme avant-guerre Guy, le ferronnier, - a prouvé que les artisans de L’Aigle savaient travailler. Il a refait la dentelle de pierre et rendu aux fenêtres leur jeunesse première, à l’escalier de la tour son clocheton. Deux verrières anciennes ont pu être restaurées et celle de la Musique. Les autres baies, tout était à refaire, même les architectures internes. Les artisans locaux, les frères Bonhomme qui remontèrent les fenestrages dans les ouvertures béantes en recomposant, comme en une fine et résistante dentelle de pierre du pays, les ogives et les meneaux disparus. De beaux et jeunes vitraux de Max Ingrand, de Louis Barillet et son fils Jean Barillet font jouer à nouveau sur les ors de l’autel une chaude lumière.
Max Ingrand est un des meilleurs artisans du verre. Elève brillant de l’Ecole des Arts décoratifs, ayant perfectionné son apprentissage technique chez Gruber, il sut très vite dégager et affermir sa personnalité.
Jean Barillet, Peintre de talent, comme son père, il fréquenta l’Académie Ranson et celle de la Grande Chaumière. Il travailla avec Gino Severini dont il subit un moment l’influence. Il est revenu à une manière plus réaliste et on lui doit de très sensibles vues de ports bretons. Dans les arts décoratifs, il s’est très spécialement orienté vers le vitrail et la tapisserie, ces deux arts jumeaux dans la famille murale. On lui doit des verrières dans les églises de la région dont son père est originaire : Saint-Symphorien, Rai Aube, Saint-Gauburge.
A l’extérieur, les neufs niches renaissance, vides depuis les guerres de religion, laissaient à la face sud un caractère d’inachevé. Et pour clore l’œuvre, enfin, neuf statues contemplent désormais de leur piédestal la vie qui passe à leur pied.
Il fut fait appel à une équipe de cinq sculpteurs choisis parmi les plus représentatifs de la sculpture française, par :
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Hubert Yencesse pour Saint Martin, Saint Porcien (I). C’est déjà un jeune maître de la statuaire française contemporaine. Ce Bourguignon fut d’abord élève de son père, sculpteur de talent, puis il travailla avec Pompon et Maillol. Il est le plus authentique représentant moderne du classicisme de l’école de Versailles. Il ne craint pas la liberté du mouvement.
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Jean Lambert-Rucki pour Saint Jean, Saint Jacques (II). Il est d’origine polonaise, venu en France en 1911, s’inscrit en marge de toutes les tendances. Dans cette « stylisation » - plus que celui de « style » - il est évident qu’au travers de formes modernes très dépouillées et volontairement synthétiques, où la ligne et son arabesque compte plus que la forme prise dans la masse. Il entend retrouver l’inspiration et la manière de l’image populaire d’autrefois avec son mélange de poésie ingénue et d’humour naïf. Il jette un pont entre les maîtres maçons romans et Le Corbusier. On trouve des œuvres dans de nombreuses églises : à Blois, Conflans-Sainte-Honorine, Boulogne-Billancourt, Villejuif,…
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Paul Cornet pour Saint Pierre, Saint Paul (III). Ayant dépassé la cinquantaine, et après avoir subi l’influence de Rodin, puis celle du cubisme, il est arrivé à une période de plénitude sereine qui s’exprime aussi bien dans le buste de sa mère et de saint Joseph, sainte Anne qui ornent déjà Saint-Thomas-d’Aquin à Paris.
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Paul Belmondo pour Sainte Geneviève, Sainte Jeanne d’Arc (IV). Ce sont ces deux premiers ouvrages religieux. Il est l’élève de Despiau, et ils se sont déjà signalés dans le bas-relief de la Danse ornant une des métopes du théâtre du Palais de Chaillot.
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Raymond Martin pour la Vierge à l’enfant (V), à l’angle de la façade. Prix Blumenthal de 1932, fut le meilleur élève de Wlérick
L’abbé Paul GIRARD (1875-1964), curé de 1922 à 1962, est l’artisan de cette rénovation. De nombreuses créations contemporaines lui sont dues.
Le bombardement du 7 Juin 1944 cause de gros dégâts dont la disparition de six verrières anciennes et deux verrières du XXème siècle.
Dès 1947, le mobilier de l’église Saint-Martin est remanié, dans son état actuel où des œuvres contemporaines fraternisent heureusement avec les anciennes. A l’extérieur, sur la façade donnant place St Martin, 9 statues de sculpteurs connus sont intégrées dans leurs niches Renaissance.
Tous les apports d’après-guerre constituent l’intégration de l’art contemporain dans ce Monument classé Historique en 1992.
Cette église a été citée à maintes reprises comme modèle par les maîtres et critiques d'arts religieux. L'abbé paul Girard avait la capacité de faire venir des auteurs de renommée Nationale, pour des conférences et des sculptures.
Les Initiateurs des évolutions de l’église
Leur objectif a été de montrer comment restaurer, mettre en valeur, aménager ces églises qui sont une part précieuse du patrimoine chrétien et français et dont le clergé est dépositaire ou affectataire.
D’ordinaire, on renonce à rendre à une église sa décence, parce qu’on fait plus cas du mécontentement de trois ou quatre fidèles attachés aux fâcheux éléments qu’il s’agit d’expulser, que du vœu d’un plus grand nombre. Vœu inconscient parfois, mais dont on s’aperçoit vite si l’on réalise ce qui est dans la nature des choses. On a toujours tort de sous-estimer le public, plus nous voyons de cas, plus nous nous convainquons que les améliorations réussissent toujours. Sans doute, quantité de changements lamentables remportent-ils autant ou plus de succès que les bons ; mais le succès de ces derniers est assuré, moyennant un peu de psychologie.
Le travail donné aux gens de la Paroisse, les ressources dues toutes à la générosité des paroissiens …, y compris, on le devine, celles du Pasteur, contribuent aussi à faire de ces chantiers leur œuvre, comprise, aimée et dont ils ont la fierté la plus légitime. Leur Pasteur put leur dire à bon droit qu’ils avaient fait « de ce temple de prière un temple de beauté », et cet intérêt donné à la beauté fut pour le plus grand profit de la prière. (Extrait Revue Art Sacré de Janvier 1939)
Abbé Gontier
Vers 1890, l’abbé GONTIER, entrepris des travaux, dits « d’embellissement », pour supprimer ce qui surchargent l’église d’éléments massifs, sans personnalité.
Abbé Paul Girard
L’abbé Paul GIRARD (1875-1964) soit 89 ans, curé de 1922 à 1962, est l’artisan de ce renouveau. De nombreuses créations contemporaines lui sont dues. Il repose devant l’autel du St Sacrement (nef Sud). D’ailleurs le square côté Nord porte son nom. Rue Thiers, le médaillon de l’abbé GIRARD a été réalisé en 1992 par Serge Santucci.
En 1935, L’abbé Paul Girard entreprend des travaux de restauration du mobilier, des vitraux et des statues. En 1936, c’est la réfection des orgues, en divisant le buffet en deux parties pour dégager la fenêtre ouest, avec son joli vitrail à dominante musicale.
Le bombardement du 7 Juin 1944 cause de gros dégâts, mais n’a pas entamée sa détermination !
Dès 1947, suite au bombardement, il a fallu remédier à la disparition de six verrières anciennes et deux verrières du XXème siècle. Le mobilier de l’église Saint-Martin est remanié, où des œuvres contemporaines fraternisent heureusement avec les anciennes. A l’extérieur, sur la façade donnant place St Martin, neuf statues de sculpteurs connus, sont intégrées dans leurs niches Renaissance.
Tous les apports d’après-guerre constituent un des premiers exemples (si ce n’est le premier) d’intégration de l’art contemporain dans un monument historique. C’est pour une large part ce qui a permis le classement de l’église.
Référence Monuments historiques.
Cette église a été citée à maintes reprises comme modèle par les maîtres et critiques d’arts religieux. L’abbé Paul Girard avait la capacité de faire venir des auteurs de renommée Nationale, pour des conférences et des sculptures.