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Tour, cloches et clocher
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Tour & clocher

Tour de l'horloge

L’église fut fondée au XIème siècle. La partie romane, en grison (pierre rugueuse de notre pays d’ouche), restante est composée de son clocher avec son élégante flèche d’ardoise et ses quatre pilastres. Et une tour de forme carrée, est flanquée de riches contreforts couronnés de pinacles délicatement sculptés.

Tour Saint-Martin

A l’extérieur, portant vos regards vers le ciel, vous détaillerez la Tour St Martin. A l’un des angles, se trouve l’escalier, de 180 marches, pratiqué dans une tourelle octogonale, en partie engagée dans la grosse tour. La beauté de cette construction résulte de la convenance même de la disposition des pleins et vides. La partie haute, destinée au beffroi, présente de larges ouvertures (en arc brisé), tandis que la partie inférieure, très simple et tout unie, n’a qu’une seule ouverture percée dans le soubassement.

La tour est composée de grès au 1° niveau pour la base, puis au 2° niveau de calcaire pour les sculptures et au 3° pour la couverture d'ardoise.

La tour possède une décoration riche « c’est le gothique qui flamboie ». A l’étage supérieur, les contreforts, ainsi que les faces de la tourelle qui contient l’escalier, sont ornés de treize statues posées sur des socles de formes variées et très décorées.

Toute la statuaire comporte des drapés qui sont compliqués et profondément taillés pour être vus de loin.

En regardant la façade principale, sur le 1° contrefort à gauche, en allant vers la droite, on reconnait la plupart :

  • Saint Martin le saint patron de cette église est ici représenté, en évêque,

  • La Vierge tenant l’Enfant-Jésus sur le bras gauche,

  • La 3° manque,

  • Sainte Barbe portant sa tour, où son père l’aurait enfermée à cause de sa foi, Patronne des architectes, fondateurs et des pompiers,

  • Saint Porcien portant un calice dans la main gauche avec un blason très effacé, supposé de Robert de Courdemanche à ses pieds, est peut-être la personnification de la Foi,

  • Saint Jérôme en cardinal coiffé d’un chapeau, est peut-être le Cardinal de Lorraine, quelques temps Baron de L’Aigle,

  • Saint Jacques le Majeur, frère de Saint Jean l’Evangéliste : la statue est la mieux conservée, car exposé au sud-est. A ses pieds, un donateur à genoux, cette statue a pu être offerte par la confrérie de Saint Jacques qui existait à l’époque,

  • Saint Michel terrassant le dragon, qu’il tient enchainé de la main gauche, tandis que la droite qu’il tient levée est armée d’une large épée, allusion à son combat contre le mal,

  • Au sud, Saint Jean-Baptiste portant sur le bras l’agneau posé sur un livre, il est vêtu d’une peau de mouton,

  • Côté est, Saint Nicolas, ayant à ses pieds les enfants dans leur baquet, protecteur de tous les enfants,

  • Saint Christophe, portant l’Enfant-Jésus sur ses épaules et s’appuyant sur son bâton pour traverser le torrent,

  • Au nord, le Christ portant le globe du monde avec un écu à ses pieds (peut être celui de Guillaume de la Vallée, il était en 1494 l’un des principaux donateurs de la tour),

  • Sainte Marie Madeleine, tenant un vase d’aromates rappel du matin de la résurrection où se rendant au tombeau de Jésus avec Marie et Salomé pour embaumer le corps, elles découvrirent le tombeau vide (Mc 16.1).

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Détails et positionnement des statues

 

Toutes ces statues sont posées sur de riches culs-de-lampe saillants et couronnés par des dais d’une sculpture très délicate. Dans toute l’ornementation, on retrouve les caractères propres à cette époque, dont l’architecture a été désignée de style flamboyant. Les baies sont surmontées d’une accolade et sont ornées de délicates broderies à jour. Dans les gorges serpentent de riches rinceaux de feuillages détachés à jour et terminés par des figures d’animaux.

NB : Deux belles tours du voisinage, celle de Rugles et celle de la Madeleine à Verneuil, sont bâties exactement sur le même goût et possèdent encore plusieurs pieds à la racine des flèches qui devaient les terminer. C’est peut être au même architecte, Arthur Fillon, qu’on en doit le dessin. On peut admettre cette conjecture d'autant que la tour de Verneuil est de la même époque que la nôtre.

En complément du décor de cette tour, il faut signaler les armes de Bretagne à l’allège de la fenêtre Est de la façade Sud. Le martèlement de l’hermine centrale peut être le signe d’une modification en réponse à l’ordre donné par Louis XII aux barons de l’Aigle de ne plus s’appeler de Bretagne et de ne plus en porter les armes.

On voit au centre de la balustrade à l’ouest, les armes de L’Aigle, et celles de France, timbrées d’une couronne ouverte indiquant le premier quart du XVIème siècle sur la tourelle sous la statue du Cardinal.

La toiture en pavillon qui la surmonte actuellement est d’une disposition fort ancienne. Il semble qu’un couronnement en pierre n’ait jamais été réalisé. La forme des lucarnes, les traces de peintures sur plomb qui étaient visible en 1840 et l’agencement de ses épis sont d’autant d’éléments qui laissent supposer l’authenticité de cette toiture. 

En 1951, le toit de la tourelle est remanié par un tailleur de pierre de L’Aigle (frères Bonhomme).

 

Cette toiture en « fer de hache » est surmontée par deux statues, recouvertes de plomb : un ange et une femme (représentant l’annonciation) qui couronnent les deux poinçons. Au centre, une tige métallique à feuillage en gerbe supporte sur le tout en guise de signature, "l’oiseau du vent et des cimes" qui est notre emblème : un Aigle, et non un coq comme sur beaucoup d’église en France.

Horloge

Horloge

Ce cadran en fer forgé et doré est l’œuvre du maître ferronnier Gilbert Poillerat, en 1951

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Cloches
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Beffroi et cloches

 

Apprécions aussi le travail des charpentiers qui assemblèrent habilement poutres, solives, entraits, arbalétriers, chevrons... pour constituer les fermes de cette charpente solide et svelte. Ces trois cloches sont insérées dans un ensemble de charpente, petite forêt de chêne. On peut aussi  découvrir le manteau vert gris de la Porcienne.

Cette charpente que l’on appelle le beffroi, repose sur des saillies de pierre par sa base et n'est solidaire de l’ensemble que par cette base, ce qui permet d’avoir une certaine souplesse de cet ensemble de charpente, sans quoi, si elle était fixe, le poids énorme des cloches ( + de 5 T) et les vibrations de celle-ci ébranleraient la maçonnerie, et au bout de quelque temps, la Tour risquerait de s’effondrer.

la charpente

Cloches

Trois cloches y sont installées, dont la « La Porcienne» de 1498, on dit également « Porcienne », datant de l’achèvement de la tour. Voici le texte qu’elle porte, avec ses abréviations et altérations :

Quelques éléments de son histoire et commentaires élaborés par l’Abbé LABUTTE (enfant de la ville, puis Abbé) :

La Porcienne est la plus noble et la plus antique des cloches de L’Aigle, et peut être, l’une des premières en âge dans la Normandie. Cette cloche est suspendue dans la tour Saint-Martin. Elle a été construite, au lendemain de la guerre de cent ans, lorsque la ville heureuse se dilata hors des remparts et accrut le nombre de ses habitants.

Après plus de 500 ans, elle se trouve dans la même tour et elle sonne encore. D’après les maîtres fondeurs de Villedieu-les-Poëles, la Porcienne a dû certainement être fondue à L’Aigle, même non loin de l’église en présence du clergé, des charitons et du peuple. Le mauvais état des chemins obligeait les fondeurs d’alors à établir leur creuset et leur four sur place.

Grace à l’inscription qui se trouve sur les flancs de la Porcienne, on sait que celle-ci fut coulée et baptisée en Aout 1498. Je  donne le Do et  pèse 1.680 Kg (évaluation).

« Je suis, dit-elle, par grande accroissance de 4000 livres pesantes, Poursainte à toujours nommée »

« Dieu donne joie sans fin à tous ceux qui l’ont fait faire et donnée. Guillemin y a vaqué, de cœur enclin. »

Ce Guillemin était le maître fondeur ambulant. Notons que nos jours une fonderie de cloches réalise encore leur fabrication selon les techniques du moyen-Age.

Le curé de Saint-Martin était alors Messire Guillaume HUE, licencié es-lois. Son ministère se prolongea une quarantaine d’années, comme  pour l’Abbé GIRARD. A quatre siècles de distance, l’un et l’autre ont embelli la maison de Dieu.

Les frais occasionnés par la coulée et l’installation de la Porcienne étaient  si considérables que les charitons furent heureux d’être aidés par les offrandes de gens de « bon appoint » dit encore l’inscription, c’est-à-dire aidés par les paroissiens riches et généreux.

Pendant la grande Révolution, elle demeura muette et solitaire, dans sa haute tour. Cinq cloches, plus jeunes qui l’entouraient, avaient été descendues et expédiées à Paris « offertes à la patrie » par le député du lieu pour faire dit-on, des canons, la Porcienne échappa par miracle grâce à l’opposition acharnée d’anciens charitons, parmi lesquels on relève avec gratitude les noms de BEAUVAIS, THIBOULT, BAZIN, BELIERS.

 

L’électrification de ces cloches leur a-t-elle enlevé un peu de leur âme ?

Souvenir : « J’ai connu le temps ou la grosse corde de la Porcienne pendait sous la tour, jusqu’au pavé de l’église. Les enfants de chœur, que nous étions, aimaient à s’y suspendre. Il fallait être à plusieurs pour lancer la Porcienne à la volée et lui donner un rythme qui variait avec les fêtes ou les deuils. Je me souviens de ces soirs d’hiver ou la Porcienne, au-dessus de la petite ville silencieuse et quasi plongée dans le noir, sonnait lentement et gravement un trépas. Sa voix s’envole au loin, par vent du Nord, je l’ai entendue à la Chapelle Viel sise à deux lieues». La dite corde a été conservée, en lieu sûr.

En 1926, l’Abbé Girard donna à la Porcienne deux compagnes qui furent fondues, celles-là à Orléans chez Bollée. La sonnerie de Saint-Martin de L’Aigle, comme celle de la cathédrale de Sées, fait une tierce majeure, Si bémol, Do Ré, le Do étant celui de la Porcienne.

Inscription aux Monuments Historiques

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Les deux autres cloches installées en 1926 :

 

La "Grosse"  nommée CAMILLE-JULIE

La grosse reproduit d’abord celles qui figuraient sur les trois anciennes cloches. Le double emploi de l’une (même note que la Porcienne et beaucoup moins belle) et le désaccord des autres appelaient leur retour au creuset.

Elle a été bénie par Mgr Bardel, évêque de Sées, et nommée CAMILLE-JULIE par le chanoine Camille Leconte, Curé-Doyen de L’Aigle et Mme Massieu, née Julie Langer, M. Vivien maire de L’Aigle et M. le chanoine Girard, Pro-curé-Doyen.

Je donne : un SI BMOL et je pèse 2.652 Kg.

La "Petite"  nommée PAULE-HELENE

Elle a été bénie par Mgr Bardel, évêque de Sées, et nommée PAULE-HELENE par M. Paul Girard, Pro-curé-Doyen et Mme Hélène Girard. A la mémoire de M. Alfred Girard, leur père et époux

Je donne : un RE et je pèse 1.330 Kg.          

Retables

Retables

Le maître autel et le superbe retable qui le domine sont du XVIIème siècle. Cet ensemble fut donné à l'église Saint-Martin par Jacques des Acres baron de L'Aigle et devient marquis sous Louis XIV.  Le tableau central « Descente de croix » attribué à Simon Vouet, est entouré de Saint Martin  (avec sa mitre) (à gauche du tableau) patron de la paroisse et à sa droite le moine Saint Porcien (à droite du tableau), patron de la cité. Saint Sébastien  (à droite du retable) et Saint Roch (à droite du retable), qui avaient également des confréries, voisinent avec eux au fronton, et de nombreux Saints. Il est surplombé par un Christ portant le globe terrestre (au-dessus du tableau).

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Le retable central - XVIIème     (monumental)

Le retable est une sorte de mise en scène de la vie et de l’espérance chrétienne. Celui de l’Aigle est daté de 1656.  An XXème l’Eglise a ressenti le besoin de donner à contempler un certain nombre de données de la foi.

Ce retable a dès lors occulté les fenêtres de la construction originelle. Il se donne à voir comme un horizon qui met en valeur l’autel (lieu de célébration de la messe), le tabernacle (réserve du St Sacrement, et même parfois lieu de dépôt des Saintes Ecritures), le tableau (qui reprend une scène évangélique pour en montrer l’actualité : ici une descente de croix), des statues de saints qui évoque l’église en marche, et même en ascension vers le Royaume de Dieu (ici Saint Martin et Saint Porcien).

Aux ailes du retable, dans un décor plus modeste, nous reconnaissons deux saints particulièrement invoqués pendant les funestes épidémies de peste : Saint Sébastien et Saint Roch, les saints à la peau lacérée.

De part et d’autre du fronton descendent des guirlandes de vigne et de blé. C’est une évocation de l’eucharistie, le sacrement de la messe qui unit le ciel et la terre. Au milieu du fronton trois angelots soutiennent un écu où sont peintes les lettres J H S (Jésus, Sauveur des hommes).

 

Enfin, au niveau supérieur, au centre d’un décor triomphal (pots à feu, anges, spirales, colonnes à personnages, arc interrompu...), Jésus, debout, tient dans une main le globe terrestre et lève la main droite, geste qui manifeste son pouvoir d’enseigner.

Jésus, de haut en bas du retable, est bien celui qui donne un sens à tout ce décor / la clef de l’espérance chrétienne.

Deux petits retables baroques  Nord et Sud  XVIIème

Retable Sud :

 

À droite du retable central, sous le vitrail de Saint Porcien (D), un autel-tombeau est surmonté d’un tableau représentant l’ange gardien du paradis terrestre chassant Adam et Eve. Il est encadré de deux descentes de guirlandes de fruits. Deux colonnes torsadées soutiennent un entablement où repose un fronton à forme trapézoïdale bordé de denticules.

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Retable Nord :

 

À gauche du retable principal, sur un autel-tombeau orné d’un médaillon portant en bas-relief la Mère et l’Enfant, repose une peinture de l’Assomption de Marie. Reposant sur deux soubassements ornés, des colonnes finement ajourées soutiennent un entablement. Les extrémités, légèrement surhaussées, portent des pots à feu, ornement fréquent des autels baroques. Cet autel est intégré dans “l’espace marial” de cette église.

le baptistère

Le baptistère

En utilisant la porte de la place Saint-Martin, nous nous dirigeons, sur la gauche, vers les “fonts baptismaux” aménagés en 1936 sous la direction de Louis Barillet en collaboration avec Le Chevallier. Construits en pierres rouges appelées “grisons”, les murs s’élèvent et se rejoignent pour former une petite coupole ; une arcade fut percée dans le style roman et les portillons ont été réalisés en fer forgé. Nous y découvrons les deux lettres extrêmes de l’alphabet grec : A (alpha) et W (Oméga). Manière de dire que le Christ est la plénitude (Commencement et fin) de l’univers.

Nous découvrons un vitrail où Louis Barillet a représenté Saint Paul (M) dans une ouverture étroite.

Au sol, le carrelage évoque le Père, le Fils et l’Esprit. Le chrétien reçoit le baptême au nom de Dieu Trinité.

En 1937, sur un mur, une mosaïque de Louis Barillet et Le Chevallier évoque à la manière ancienne, le Baptême de Jésus par Jean le Baptiste, dans les eaux du Jourdain.

La “fontaine” baptismale est réduite à une cuve creusée dans un bloc taillé de marbre de Grèce vert.

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Vitraux
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Les vitraux

Les vitraux sont aussi des moyens d'enseignement religieux car tous les fidèles ne savaient pas tous lire.

 

Comment parler de vitraux sans d’abord parler de la lumière. La première chose qui s’impose en pénétrant dans une église, c’est la lumière, la qualité de la lumière. Les vitraux sont là pour augmenter la qualité de la lumière et donner du sens par toutes ces formes aux milles teintes.

 

Après le bombardement du 7 Juin 1944, les verrières Nord Sud, sont entièrement à refaire. Seulement deux verrières anciennes ont pu être rescapées, et restaurées (D) (J). Le vitrail de la Musique Sacrée (L), ici présenté, n’a pas été impacté. 

Le vitrail de Louis Barillet, réalisé avec ses collaborateurs habituels Le Chevalier et Hanssen, a été composé en 1936 -  vitrail à la gloire de la Musique Sacrée (L). Ce vitrail a résisté au bombardement de 1944. Huit personnages, munis d’instruments divers, illustrent  les huit modes du chant grégorien et célèbrent la louange de Dieu : Te Deum, Laudamus… Toi, Dieu, nous te louons. C’est une vraie musique pour les yeux.

L’harmonie des couleurs y est remarquable et lorsque le soleil couchant vient à la traverser, c’est l’or lui-même qui chante dans la lumière et embrase le maître-autel de ses feux d’apothéose.

 

Suite au bombardement du 7 juin 1944, la réfection des autres verrières fut confiée à Max Ingrand, ainsi le vitrail de la Crucifixion au-dessus du retable latéral Nord. S’acquitter de cette tâche avec satisfaction était presque une gageure. Le souvenir de l’admirable Crucifixion du XVème siècle réduite en miettes par les bombes était trop présent dans le souvenir des Aiglons pour qu’ils puissent admettre  la remplacer par une œuvre discutable. En fait Max Ingrand gagna la partie. Dans une composition tourmentée, aux dominantes gris bleu, or et rouge, il sut être pathétique. (E)

 

C’est l’une des nombreuses créations  contemporaines entreprises par le volontaire Abbé Paul Girard.

St. Porcien, Patron de confrérie  (D) 

XVe siècle

Au-dessus de l’autel baroque, ce grand vitrail a été « rescapé » suite  au bombardement du 7 juin 1944.

Le vitrail raconte l’intervention de Saint Porcien en 525 près du roi mérovingien Thierry Ier, un fils de Clovis. Ce roi voulait détruire la ville de Clermont (en Auvergne). A la table de Thierry Ier, Saint Porcien bénit le vase préparé pour la boisson du roi, un serpent venimeux en sort. Pour remercier Porcien, le roi accorde sa grâce à la ville de Clermont. C’est cette rencontre avec le roi et son armée que nous montre le vitrail : Portien en habit sombre de Bénédictin au milieu de guerriers multicolores avec fifres et tambours, certains soldats portant des turbans évoquant les infidèles. A noter que les chevaux sont pommelés comme les percherons. Ce vitrail très coloré fourmille de détails. Il a été offert par la Confrérie de la Charité Saint-Porcien et payé le 15 février 1557.

Qu’est-ce une confrérie ? Les confréries sont des communautés destinées à favoriser une entraide fraternelle ou à perpétuer une tradition, une sorte d’ancêtre de la Sécurité Sociale, (toutes les confréries furent abolies au moment de la Révolution française) (def : Wikipédia).

À l’image de Jésus, le saint apparaît comme un donneur de vie et un artisan de paix.

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Les vitraux de Max Ingrand

Max Ingrand a réalisé 7 vitraux pour l'église Saint-Martin dans les années qui ont suivi son retour de captivité, en 1947. Nous pouvons remarquer que dans les vitraux exposés au midi (côté place Saint-Martin), il privilégie les couleurs chaudes (rouge, jaune, or...) et tandis qu'il réserve des couleurs froides (bleu et vert) au nord. Une des particularités de ce maître verrier est de composer ses vitraux comme on ferait de la tapisserie de verre.

St. Martin - Patron de la Paroisse (C) 

L’Aigle est l’une des 3.700 paroisses de France placées sous le patronage de Saint Martin de Tours. Le vitrail illustre quelques moments de sa vie. Saint Martin, à cheval, coupe un morceau de son manteau pour vêtir un pauvre. Une ville en grisaille est à ses pieds. D’autres scènes secondaires de la vie du Saint enserrent cet épisode capital ; une d’elles, la plus élevée, représente le Saint priant pour un catéchumène dont l’âme s’envole immaculée.

Histoire de Saint Martin : À 18 ans, encore païen, il partage son manteau militaire avec un pauvre. La nuit suivante, un songe lui fait identifier le pauvre et Jésus. Martin se convertit. C’est la scène centrale du vitrail. Tout autour sont présentés des épisodes racontés par Sulpice Sévère, historien contemporain de Martin : les mauvaises rencontres de Martin (brigands, diable), la conversion de sa mère, les deux monastères de Ligugé (Poitiers) et de Marmoutiers (Tours), son intervention (sans succès) près de l’empereur romain situé à Trèves en faveur d’hérétiques menacés de mort en Aquitaine, et sa propre mort à Candes dans un monastère qu’il avait fondé.

« Le sermon sur la montagne » (A)

1947

Max Ingrand illustre ici le beau poème des béatitudes (Matthieu, chap. 5). Jésus, le maître, entouré de ses disciples, proclame les conditions du bonheur : Heureux ceux qui ont l’esprit de pauvreté, Heureux les cœurs purs, les artisans de la paix. C’est comme une apothéose dont le centre est cerné d’une piste ovale où sont inscrites des Béatitudes, brisant audacieusement un fenestrage rectiligne dans le goût de la Renaissance Italienne. A l’entour, illustration allégorique des admirables affirmations, où les personnages (les prisonniers, les déportés, les veuves, les familles chrétiennes, les doux bergers) prient en chœurs unanimes et fervents.

 

Max Ingrand nous propose sa vision de la fresque brossée par Saint Matthieu (au chapitre 25 de son évangile)

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Le jugement dernier (B).

1947

 

Dans un ciel d’orage le Christ apparait en éclatant habit blanc apparait, et comme reposant sur un coussin de sept anges joueurs de tuba, trône. Les élus montent vers Lui en groupe de saphir, et tandis que les réprouvés, figurés par les sept péchés capitaux, se tordent dans les flammes.

Ainsi Jésus n’est pas seul. Il se prolonge dans son Eglise, dans les saints avec ou sans auréole, et dans ceux qui croient sans avoir vu, qui espèrent au-delà de toute certitude, qui aiment sans frontières.

Quatre vitraux (XXe siècle) de Max Ingrand ont un lien étroit avec le mystère de Jésus et le mystère de Marie. Nous commençons par le bas de la nef à gauche du retable central.

Douleur : Le Christ en croix, la crucifixion (E)

1947

Le bord du manteau de Marie s’illustre d’une ligne de clarté sur le mystère tragique de la mort du Christ. Le Christ attaché à sa croix y semble se pencher sur l’humanité, alors que trois anges recueillent dans des calices le sang qui s’écoule de ses plaies. Il lui apportait la vie en offrant la sienne. Ici, outre les anges, une quinzaine de personnes représentent l’Eglise vers laquelle Jésus se penche comme pour lui transmettre le pouvoir et le devoir d’annoncer l’Evangile à toute créature.

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Gloire (F) 

1947

 

Max Ingrand illustre ici les « mystères glorieux » : C’est le seul vitrail où l’artiste ait choisi une composition fragmentée tenant compte des espaces offerts par des lancettes. Chacune d’elles représente donc une scène : La Résurrection, l’Ascension, le Couronnement de la Vierge, l’Assomption. Dans les formes : la Pentecôte, avec les seules têtes de la Vierge et des Apôtres, la Colombe du Paraclet sommant la pointe extrême de la composition.  

Joie  (G)

1947

 

Ce vitrail illustre les mystères de l’enfance du Christ, souvent appelés “mystères joyeux ». L’annonce à Marie, la visite à Elisabeth, la présentation de Jésus au Temple, la vie à Nazareth entourent la naissance de Jésus. Nous observons que les anges occupent une place importante dans l’expression religieuse de Max Ingrand.

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Jessé  (H)

1947

 

L’arbre de Jessé illustre l’origine de Jésus. Jessé devient la souche de l’arbre dont les branches portent les ancêtres de Jésus, qualifié parfois de “Fils de David”. En haut du tronc apparaît Marie, portant son Fils Jésus. L’arbre de Jessé a tenu une grande place dans l’iconographie chrétienne occidentale du XIème au XVIème siècle. Ici, Marie occupe la place centrale. Au centre la Vierge, irradiante de pureté, apparait parmi les lys, cependant que le Christ-Roi en tunique pourpre trône au-dessus d’elle et que les Rois de la Bible lui font un cadre circulaire.

Vitrail de Saint-Hubert (J)

XVe siècle

Ce vitrail ancien a été recomposé avec des pièces sauvées du bombardement du 7 juin 1944.

Il date du XVème siècle. Dans les lancettes supérieures, nous voyons Saint Nicolas avec les trois enfants dans le baquet. Au centre, Saint Jean-Baptiste prêchant dans le désert, à droite Notre Dame de Pitié et une Descente de Croix.

La partie inférieure représente l’apparition du crucifix entre les bois d’un cerf à Saint Hubert. La chasse légendaire de Saint Hubert (VIIIème siècle) succéda à celle du romain Eustache (IIème siècle). Nous pouvons découvrir des parties anciennes de vitrail, qui témoignent du contributeur aux agrandissements en fin du XVème siècle par Nichole de Courdemanche. Cette partie relate la légende de Saint Hubert : le Saint, une meute de chiens autour de lui, est agenouillé devant la croix du Christ qui lui est apparue entre les bois du cerf poursuivi et faisant face. Le charme de la composition, la finesse du dessin et la richesse des coloris en font un chef d’œuvre.

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Les saints d'ici (K)

J. Barillet - 1947

Au fond de l’église, nous découvrons un vitrail de Jean Barillet (1947). Trois personnages représentés ici sont trois Saints vénérés dans la région. Au centre, Saint Evroult qui fonda une abbaye dans le pays d’Ouche au VIIème siècle. Une communauté de moines s’y rassembla jusqu’au Xème siècle.

À sa droite, le bienheureux Lanfranc favorise le développement intellectuel de l’abbaye Saint-Evroult au XIème siècle, puis devint abbé de l’Abbaye aux Hommes à Caen et devint archevêque de Cantorbéry.

A la gauche de Saint-Evroult, Saint Anselme qui rencontra Henri Ier d’Angleterre à L’Aigle en 1105. Lui aussi, il acheve sa vie comme archevêque de Cantorbéry.

Dans la partie haute des lancettes, chacun des personnages est surmonté d’une des trois églises de L’Aigle : Saint Barthélémy, Saint Martin et Saint Jean. Dans l’ouverture quadrilobée, surmontant le vitrail, est inscrit un aigle, oiseau « symbolique » de la ville.

 

Au bas du vitrail on a présenté le “miracle des hosties” dérobées... et qui rejoignent d’elles-mêmes un ciboire. Cela se passait en 1554. De part et d’autre, Jean Barillet a évoqué les travaux matériels des moines... et des habitants de ce pays : l’agriculture et la forge. Dans la capitale de l’aiguille, il fallait au moins cette mention.

Saint Paul (M)

L. Barillet - 1936

Dans le Baptistère, dans la partie romane du  XIème siècle, les murs de la chapelle qui étaient défoncés, ont été refaits en 1936. Une grande fenêtre est ouverte, le gabarit de l’ancienne a été retrouvé et exactement restitué au-dedans et au dehors. Nous découvrons un vitrail où Louis Barillet, en 1936, a représenté Saint Paul (M) dans une ouverture étroite, avec un jeu éclatant des couleurs. Des remarques ont été faites à l’époque sur les mains et pieds, et à ses deux doigts bien trop longs.

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L'orgue et son vitrail
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L’Orgue et son vitrail : une ode à la musique sacrée

L’orgue de l’église de L’Aigle a été réalisé en 1923 dans les ateliers du célèbre facteur d’orgues Charles MUTIN, successeur de la prestigieuse manufacture d’Aristide Cavaillé-Coll. En 1928, pour améliorer le rendu sonore de l’orgue, de nouveaux jeux sont installés. En 1936 et à l’initiative de l’abbé Paul Girard, l’orgue est partagé  en 2, de part et d’autre de la tribune pour faire place au vitrail du fond (L). C’est une gageure car l’impact de l’extérieur au niveau de la température et de l’hygrométrie de ce vitrail ne doit pas influencer l’air utilisé par l’Orgue.

Pour satisfaire à un meilleur équilibre sonore et remettre en état l’instrument, Philippe Hartmann intervient sur l’orgue en 1983. Il insère notamment des registres plus clairs dans l’esprit baroque.

En moyenne, un orgue doit être nettoyé tous les 25 ans, la mécanique réajustée, les métaux désoxydés, les peaux changées ainsi que les bois traités. Pour cela, il est nécessaire de démonter l’orgue et d’enlever tous les tuyaux. Suite à un diagnostic sans appel, l'orgue est en danger, et un budget de 200 000€ HT est nécessaire pour sa restauration en vue de sa sauvegarde.

Le vitrail de Louis Barillet, réalisé avec ses collaborateurs habituels Le Chevalier et Hanssen, a été composé en 1936 -  vitrail à la gloire de la Musique Sacrée (L). Ce vitrail a résisté au bombardement de 1944. Huit personnages, munis d’instruments divers, illustrent  les huit modes du chant grégorien et célèbrent la louange de Dieu : Te Deum, Laudamus… Toi, Dieu, nous te louons. C’est une vraie musique pour les yeux.

L’harmonie des couleurs y est remarquable et lorsque le soleil couchant vient à la traverser, c’est l’or lui-même qui chante dans la lumière et embrase le maître-autel de ses feux d’apothéose.

Les statues intérieures

Les Statues sur le retable central

Le maître autel et le superbe retable qui le domine sont du XVIIème siècle. Le tableau central « descente de croix » attribué à Simon Vouet, est entouré de Saint Martin  (avec sa mitre) (à gauche du tableau) patron de la paroisse et à sa droite le moine Saint Porcien (à droite du tableau), patron de la cité. Saint Sébastien  (à droite du retable) et Saint Roch (à droite du retable), qui avaient également des confréries, voisinent avec eux au fronton, et de nombreux Saints. Il est surplombé par un Christ portant le globe terrestre (au-dessus du tableau). 

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A l’intérieur de l’église, hors retables

Nous découvrons des réalisations anciennes (Vierge à la figue, Trinité, Saint Jacques) auxquelles s’ajoutent des réalisations contemporaines du XXème siècle, de Lambert-Rucki (Christ en croix, Sainte Thérèse, Saint Antoine), et une Piéta de Léon Drivier.

Une trinité  XVIe siècle (10), aussi en pierre, qui avait, parait-il, subi une transformation curieuse, on l’aurait ensuite rendue à son état premier. L’usage ancien, celui du Moyen Age et même d’âges plus récents, coloriait les statues, mais la polychromie est récente. Cette statue a subi des détériorations, il est assez difficile de l’interpréter.

Saint Jacques  XVIème siècle (11), en bois massif, œuvre de valeur, dédiée sans doute à la confrérie du même nom,  évoque le temps des grands pèlerinages à Saint-Jacques de Compostelle, dont la rue Croix-Saint-Jacques et l’édicule en plein champ garde le souvenir.

Retable côté Sud                                                                                                                         

(1) Vierge de Fatima (XXe siècle - Atelier de Fatima)                                                       

(2) Saint Joseph                                                                                                                     

(3) Sacré Coeur

                                                                                                    

Retable côté Nord  

(4) Sainte Bernadette de Paul Scordia   

(5) Notre dame de Lourdes de Paul Scordia  

(12) Sainte Jeanne d’Arc (la guerrière)

statues exterieures

Les statues extérieures

Réalisées dès 1947, à l’extérieur, place Saint-Martin, les neufs sculptures modernes ornant cette façade constituent un ensemble dont il est peu d’exemples. Pour meubler les neuf supports à baldaquin de style flamboyant, il est fait appel à une équipe de cinq sculpteurs choisis parmi les plus représentatifs de la sculpture française, de l’après-guerre, à savoir :

  • Raymond Martin  pour la Vierge à l’enfant (V), à l’angle de la façade. Cette vierge sera sa 1° œuvre religieuse. Il a représenté la mère de jésus serrant et présentant son enfant, avec une douceur simple, comme si elle allait au-devant des voyageurs routiers venant de Paris, pour les accueillir familièrement.

  • Hubert Yencesse pour Saint Martin, Saint Porcien (II). Saint Martin nous est montré par lui en tout l’éclat de sa jeunesse dans un geste de théâtralité. Saint Porcien, pauvre esclave du Vème siècle qui étonna son temps par sa sainteté et son pouvoir miraculeux, mais dont l’histoire est aussi peu connue du public que celle de saint Martin est célèbre, est de la même venue et traité avec cette même technique délicate des ombres légères. Bien qu’originaire du Bourbonnais, saint Porcien a sa place ici, car L’Aigle abrita longtemps une Confrérie de la Charité Saint-Porcien, dont l’origine remonte au XIVème siècle et qui fut aussi riche que généreuse. Elle contribua par ses deniers à de nombreux embellissements de l’église.

  • Paul Cornet : Saint Pierre, Saint Paul (III). Ce sont des figures de maturité et d’autorité. Les plis de leur robe sont vastes, les formes générales amples mais sans violence. La clé du 1° est presque aussi grande que l’épée du second. L’artiste ne l’a pas voulu ainsi pour un unique souci d’équilibre mais aussi par un symbole profond. Cependant il y a un regard du saint armé d’un air de grande compassion et, dans la pose un peu ployée du gardien céleste, tout le poids de sa lourde charge.

  • Paul Belmondo pour Sainte Geneviève, Sainte Jeanne d’Arc (IV). Toutes deux portent le vêtement des humbles, la longue robe, le casaquin ou le blouson et le fichu sur la tête, vêtement sans autre artifice que celui de la pureté des plis. Elles sont des images de quiétude intérieure et de paix. Sainte Geneviève présente d’une main Notre-Dame de Paris serrée contre sa poitrine tandis que de l’autre, elle esquisse un geste de sauvegarde et de bénédiction. Jeanne d’Arc n’est pas ici la guerrière, mais la bergère qui tient son agneau contre elle et lève les yeux au ciel, recueillie et prête à écouter.

  • Jean Lambert-Rucki pour Saint Jean, Saint Jacques (I). Dans l’étirement de leurs poses rigides et serrées, avec leurs coiffures rondes, son Saint Jacques et son Saint Jean se présentent à nous comme de modestes personnages anonymes seulement reconnaissables à leurs attributs distinctifs. L’un n’est qu’un pieux pèlerin, l’autre n’est qu’un jeune clerc, mais le 1° sait conduire la foule vers la prière et le second s’en faire écouter au nom de la Vérité.

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particularites insolites

Particularités insolites

Table de communion

En 1938, la réalisation de la table de communion a été confiée à Jean Barillet et exécutée par des artisans de L’Aigle. (Cuivre rouge, fer et ébène). 

Les torchères

En 1937, l’Abbé Girard eut l’idée de transformer les portes cierges que les membres de confrérie de charité portaient en procession, en les fixant le long des piliers de l’église et surtout dans le chœur : ces lampes abritées des regards dans des coupes de métal  lancent ainsi leur lumière vers les voûtes.

Ce que nous appelons torchères avec leurs élégantes coupes dessinent comme une avenue, qui a beaucoup de noblesse et de simplicité, et cet éclairage, diffusé par des voûtes, est fort doux.

n 1937l’Abbé Girard eut l’idée de transformer les portes cierges que les membres de confrérie de charité portaient en procession, en les fixant le long des piliers de l’église et surtout dans le chœur : ces lampes abritées des regards dans des coupes de métal  lancent ainsi leur lumière vers les voûtes.

Ce que nous appelons torchères avec leurs élégantes coupes dessinent comme une avenue, qui a beaucoup de noblesse et de simplicité, et cet éclairage, diffusé par des voûtes, est fort doux.

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Le chemin de Croix

Un sobre chemin de croix de Louis Barillet orne les bas-côtés, en 1936. Les quatorze stations sont gravées dans la pierre de Tonnerre en traits plus ou moins larges et remplies de ciment coloré. 

Le reliquaire de Saint Porcien

Ce reliquaire en bois doré contient une relique de Saint Porcien. Il était abbé du monastère de Mirande, près de Saint Pourçain, en Auvergne. Il mourut en 527. Volées par des pèlerins normands en 970, ses reliques furent déposées à L’Aigle. Ce reliquaire n’est mis en valeur qu’épisodiquement pour des questions de sécurité.

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Le tabernacle

Au XVIème furent aménagés des “tabernacles”, mot évoquant la “tente” qui abritait les “tables de la Loi”  pendant la traversée du désert par les Hébreux. Puis fut inventé le “retable”.

Le retable peut être considéré comme une amplification du tabernacle. Celui de L’Aigle est daté de 1656. Il a remplacé un autel placé en 1583 après le pillage de l’église par les troupes de Protestants du Vicomte de Dreux le 18 mars 1563.

Au centre du petit retable en bois doré se situe le tabernacle. C’est Jésus dans son actualité eucharistique. Ici le tabernacle comporte deux étages, mais sans tiroir. La Parole de Dieu demeure très présente car les quatre  évangélistes encadrent le tabernacle.

La chaire

La chaire est encore en place. L’abat-son renvoyait la voix du prédicateur vers les assistants. De ce haut lieu était proclamée la parole de vie. 

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Les tapisseries de Karin Flyholm

Sur les côtés du retable latéral Nord, il y figure 2 statues : (4) Sainte Bernadette, et (5) Notre dame de Lourdes, elles sont sur fonds de Tapisserie tissées par Karin Flyholm. Les statues auraient été réalisées par Paul Scordia, en 1938.

Les vêtements sacerdotaux

Madeleine Barillet a enrichi la sacristie de nombreux vêtements, en 1937.

À ce jour, il reste la Chape de Saint Jean-Baptiste (auteur inconnu), utilisé pour les baptêmes.

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Tableaux

Le triomphe du nom de Jésus

La partie supérieure avec les anges de part et d'autre du symbole christique : IHS. Ce sigle se rencontre déjà parmi les plus anciens symboles chrétiens, sur le socle des croix, dans les cimetières, dans les églises, sur des linteaux de porte. Quelle en est la signification ? Certains y ont vu le signe des chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem (IHS = Sancti Johannis Hospitalis). Mais l'interprétation la plus répandue est lesus Hominum Salvator, « Jésus Sauveur des Hommes », formule répandue dès les premiers siècles du christianisme, et développée par les Franciscains, en particulier St Bernardin de Sienne (XVème siècle), initiateur et promoteur de la dévotion « au saint nom de Jésus » et du monogramme I.H.S.

Au (XVIème siècle), St Ignace de Loyola reprit cette dévotion au nom de Jésus. Il adopta le christogramme IHS sur son sceau officiel de supérieur général et par la suite sur d'innombrables « productions » jésuite. Le summum est certainement, à Rome, l'extraordinaire fresque du plafond de la nef de l'église du Gesù (église du Saint Nom de Jésus), œuvre intitulée Le Triomphe du nom de Jésus et signée par le Baciccio.

 

 IHS sur les armoiries du pape François

Ce thème rassemble les anges (Église au ciel) et l'assemblée des apôtres et de la Vierge (Église sur terre), dans un même acte d'adoration. Le peintre rappelle donc aux fidèles que le Christ est l'unique médiateur du ciel et de la terre, unique rédempteur. Dieu, seul est objet d'adoration. Comme dit St Paul (Ph 2/8-11) : « Christ s'est abaissé en devenant obéissant jusqu'à mourir sur une croix. C'est pourquoi Dieu l'a élevé au-dessus de  tout ; il lui a conféré le Nom qui surpasse tous les noms, afin qu'au Nom de Jésus, aux cieux, sur terre et dans l'abîme, tout être vivant tombe à genoux, et que toute langue proclame Jésus Christ est le Seigneur, pour la gloire de Dieu le Père. »

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Tableaux
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