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Un peu d'histoire...

L'église n'est pas qu'un seul lieu de culte, mais aussi culturel.

Ami Visiteur, bonjour !

L'église principale de L’Aigle est placée sous le patronage du grand évêque de Tours, mort en 307. L'édifice forme un ensemble curieux, et harmonieux, dû à cinq époques différentes. L’église fut fondée au XIème siècle. Elle diffère des nombreuses églises qui sont en forme de croix latine. La partie romane restante, en grison (pierre rugueuse de notre pays d’ouche), est composée de son clocher avec son élégante flèche d’ardoise. Elle abrite le baptistère réalisé en 1936 et 1937.

 

Rue Carnot, l'abside en grison calée par deux solides contreforts, avec trois fenêtres (aveugles) timidement ogivales et, à l'autre extrémité, la façade ouest en pierre avec des éléments de défense (mâchicoulis) au dessus de la grande porte, indiquent la transition XIIème-XIIIème siècles. Une nef voûtée de bois les reliait.

En 1426 (date certifiée par dendrochronologie) l’église s'augmente d'une chapelle du Rosaire occupant ce qui est de nos jours la 1ère travée de la nef nord. Après la Guerre de Cent ans, la prospérité revient. On achève alors trois nouvelles travées, la nef (côté Square P. Girard), et en 1494 s'élève la puissante et majestueuse Tour Saint-Martin, dans le style gothique flamboyant.

 

Egalement en 1494, les paroissiens fondent une "Confrérie de la Charité". Ces associations de laïcs sont très spécifiques en Normandie, couvrant de nos jours l’Eure et la partie Est de l'Orne (Pays d'Ouche). Elles avaient pour but d'assurer des prières et une sépulture chrétienne aux membres défunts, ainsi que des secours aux familles que le deuil mettait en difficulté. Sortes de sociétés de secours mutuels dont le financement était assuré par les cotisations de chaque membre, suivant ses possibilités. Presque toute la population en faisait partie.

 

Le Saint Patron de cette « Charité » était St Portien (ou Porcien) dont L'Aigle partage les reliques avec St- Pourçain-sur-Sioul, en Bourbonnais, où ce moine d'Auvergne est vénéré.

 

La Tour Saint-Martin étant achevée en 1498, les « charitons » offrent la plus grosse de nos cloches de « 4000 livres pesantes, nommée Poursainte » qui depuis plus de 500 ans domine nos carillons.

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De 1542 à 1563 (17 ans !), s’élève la nef méridionale (côté place St Martin) avec sa voûte Renaissance à pendentifs et motifs décoratifs.

Le maître autel et le superbe retable qui le domine sont du XVIIè siècle. Le tableau central « Descente de croix » attribué à Simon Vouet, est entouré de Saint Martin (avec sa mitre) patron de la paroisse et à sa droite le moine Saint Porcien, patron de la cité. Saint Sébastien et Saint Roch, qui avaient également des confréries, voisinent avec eux au fronton, et de nombreux Saints. Il est surplombé par un Christ portant le globe terrestre.

Au cours de la révolution l’église devient le « temple de la déesse raison » et à l’extérieur, sous la base des fenêtres, une inscription : « le peuple français croit à l’Etre suprême et à l’immortalité de l’âme ». Cette phrase de Robespierre se lisait encore partiellement vers 1950.

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Durant le XIXè siècle, des travaux « d’embellissement » furent entrepris pour supprimer les éléments massifs, sans personnalité.

 

Vers 1890, l’abbé GONTIER fait disparaître la voûte en bardeaux à sept pans derrière une voûte en briques creuses de style ogival.

L’abbé Paul Girard fait procéder en 1936 à la réfection des orgues, en divisant le buffet en deux parties pour dégager la fenêtre ouest, avec son joli vitrail à dominante musicale.

 

En 1935, il entreprend des travaux de restauration du mobilier, des vitraux et des statues.

 

Le bombardement du 7 Juin 1944 cause de gros dégâts dont la disparition de six verrières anciennes et deux verrières du XXè siècle.

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Dès 1947, le mobilier de l’église Saint Martin est remanié, dans son état actuel où des oeuvres contemporaines fraternisent heureusement avec les anciennes. Les deux vitraux du XVème siècle sont rescapés du désastre: l’un consacré à Saint Porcien, (D) (au-dessus du retable côté place St Martin), l’autre Chasse de Saint Hubert, (J) (4ème travée côté Square Paul Girard)

 

Les deux vitraux restaurés, s’accommodent fort bien du voisinage des vitraux de notre époque dû à des maîtres-verriers de grand renom : Louis et Jean Barillet et Max Ingrand.

Des réalisations contemporaines de Lambert-Rucki (Christ en croix, Sainte Thérèse, Saint Antoine) s’ajoutent à leurs aînés (Vierge à la figue, Trinité, Saint Jacques) du XVIIème siècle. Une Piéta de Léon Drivier (1951), les grilles du baptistère et les arabesques de cuivre des tables de communion complètent un ensemble artistique apprécié des connaisseurs.

Saint-Antoine de Lambert-Rucki
Pieta par L. Drivier
Sainte-Thérèse de l'Enfant Jésus par Lambert-Rucki
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L’abbé Paul GIRARD (1875-1964), curé de 1922 à 1962, est l’artisan de ce renouveau. Il repose devant l’autel du St Sacrement (nef sud). Le square côté nord porte son nom. Rue Thiers, le médaillon de l’abbé GIRARD a été réalisé en 1992 par Serge Santucci, en l’honneur de ses nombreuses autres œuvres pour les habitants. Tous les apports d’après-guerre constituent l’intégration de l’art contemporain dans ce Monument classé Historique en 1992.          

A l’extérieur, sur la façade donnant place St Martin, vous verrez bien intégrées dans leurs niches renaissance, 9 statues de sculpteurs connus, réalisées dès 1947 à savoir :

  • Lambert-Rucki pour Saint Jean, Saint Jacques (II)

  • Yencesse pour Saint Martin, Saint Porcien (I)

  • Cornet : Saint Pierre, Saint Paul (III)

  • Belmondo pour Sainte Geneviève, Sainte Jeanne d’Arc (IV)

  • Martin pour la Vierge à l’enfant (V)

À l’extérieur, portant vos regards vers le ciel, vous détaillerez la tour de l'horloge (élégante) et la Tour St Martin. Cette tour possède une décoration riche « c’est le gothique qui flamboie ». Les contreforts sont ornés d’une statue posée sur des socles de formes variées et très décorées.

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Toute la statuaire comporte des drapés qui sont compliqués et profondément taillés pour être vus de loin.                  

 

On reconnait la plupart :

  • Sainte Barbe portant sa tour,

  • Saint Porcien portant un calice avec un blason à ses pieds,

  • Saint Jérôme en cardinal coiffé d’un chapeau,

  • Saint Jacques : la statue est la mieux conservée, car exposée au sud-est. A ses pieds, un donateur à genoux, cette statue a pu être offerte par la confrérie de Saint Jacques qui existait à l’époque,

  • Saint Michel terrassant le dragon,

  • Au sud, Saint Jean Baptiste portant sur le bras l’agneau posé sur un livre,

  • Côté est, Saint Nicolas, Saint Christophe,

  • Au nord, le Christ portant le globe du monde avec un écu à ses pieds (peut être celui de Guillaume de la Vallée, il était en 1494 l’un des principaux donateurs de la tour),

  • Sainte Marie Madeleine.

En complément du décor de cette tour, il faut signaler les armes de Bretagne à l’allège de la fenêtre Est de la façade Sud. Le martèlement de l’hermine centrale peut être le signe d’une modification en réponse à l’ordre donné par Louis XII aux barons de L’Aigle de ne plus s’appeler de Bretagne et de ne plus en porter les armes.

 

On voit au centre de la balustrade à l’ouest, les armes de L’Aigle, et celles de France, timbrées d’une couronne ouverte indiquant le premier quart du XVIIè siècle sur la tourelle sous la statue du Cardinal. La toiture en pavillon qui la surmonte actuellement est d’une disposition forte ancienne. Il semble qu'un couronnement en pierre n’ait jamais été réalisé. La forme des lucarnes, les traces de peintures sur plomb qui étaient visible en 1840 et l’agencement de ses épis sont d’autant d’éléments qui laissent supposer l’authenticité de cette toiture. En 1951, le toit de la tourelle est remanié par un tailleur de pierre de L'Aigle.

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  • Cette toiture en « fer de hache » est surmontée par deux statues, recouvertes de plomb : un ange et une femme (représentant l’annonciation) qui couronnent les deux poinçons. Au centre, une tige métallique à feuillage en gerbe supporte sur le tout en guise de signature, "l’oiseau du vent et des cimes" qui est notre emblème : un Aigle.

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  • A l’intérieur de la Tour, un énorme beffroi dont l’assise se fait à un niveau très bas dans la tour afin de ne pas ébranler les parties hautes. Trois cloches y sont installées, dont la « La Porcienne» de 1498, datant de l’achèvement de la tour, la plus vieille cloche Normande, qui a failli être fondue à La Révolution.

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  • Amis visiteurs, nous vous remercions de votre passage, et vous disons à bientôt…

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